8m2 à Paris
Renovation, Paris,France
Si vous avez eu l’occasion de venir étudier dans la capitale parisienne ou d’y séjourner pour une longue période, vous devez être familier des chambres de bonnes ! Héritage du Paris Haussmannien, elles pullulent dans la capitale. Même si elles ne sont pas attractives à cause de leur très petite taille, en moyenne 9m2, elles restent bien souvent la meilleure option pour les petits budgets.
Toujours situées aux derniers étages des immeubles Haussmanniens, les chambres de bonnes, en plus d’un intérieur rudimentaire, manquent de sanitaires privatifs et sont mal desservies par les espaces communs de circulation. Toutefois, après avoir servies successivement de chambres pour domestiques à partir du second empire, puis de débarras, elles constituent depuis lors une réserve foncière non négligeable.
Réhabiliter une chambre de bonne pour en faire un logement agréable et pratique, c’est le défi relevé par l’agence française Kitoko studio.
Les clients de ce projet souhaitaient préparer la venue d’une future fille au pair, il s’agissait donc d’aménager la chambre de sorte qu’elle soit suffisamment fonctionnelle et autonome.
Pour répondre à cette commande, la démarche des architectes a été de retranscrire le principe de « couteau suisse » (Dixit Kitoko Studio) à travers le mobilier. Ce « couteau suisse » c’est le placard qui longe tout un mur de la chambre, il se déploie au gré des besoins permettant à l’occupante de lire, manger, travailler, dormir tout en conservant un espace libre au centre de la pièce. Zoomons ensemble sur les différents dispositifs mis en place pour répondre à ces besoins.
Manger
La porte à mi-hauteur du placard coulisse et dévoile une table et des chaises suspendues. Cette suspension est permise par un système de rails fixés sur la sous face de la table, les tabourets peuvent ainsi s’y glisser et être sortis aisément.
Cuisiner est également possible dans la chambre avec une kitchenette au bout de la pièce.
Lire
Les amateurs de lecture ne sont pas en reste, une bibliothèque multifonction fait partie intégrante du mobilier dissimulé. Dans la première porte de placard se cache une bibliothèque, elle peut également servir de meuble à chaussures comme on peut le voir sur la photo. On aurait pu imaginer une autre configuration, distinguant par un étage attitré par exemple, la place donnée aux chaussures et celle laissé aux livres, les chaussures étant constamment en contact avec l’extérieur. Cette bibliothèque a également un usage prépondérant, celui d’échelle pour accéder au lit.
Dormir
Dans cet appartement le lit devient un véritable cocoon. Perché dans l’emplacement le plus haut du placard, il est accessible par la bibliothèque à gradins comme dit précédemment. Une fois avoir monté les quelques marches, c’est la déconnexion qui vous attend, elle est encore plus totale lorsque l’on fait coulisser la porte du placard pour le fermer. On peut toutefois regretter quelques ouvertures sur les panneaux coulissants pour éviter le sentiment claustrophobique!
Se laver
Rare pour cette typologie, cette chambre de bonne a une douche attenante qui lui donne toute son autonomie. Tout comme les autres éléments du placard, la pièce est dissimulée derrière les portes, on a ainsi la sensation de ne pas avoir d’autres pièce que la pièce principale avec une seule porte, l’accès d’entrée.
S'habiller
Après la toilette, on passe au vestiaire et là encore la penderie se fond très bien dans le décor. Cette dernière coulisse permettant un rangement transversal des vêtements, chaussures et accessoires. Cette penderie est complétée par un autre tiroir plus petit
Une homogenéité génerale
Véritable liant entre tous les composants du projet, les coloris blanc et gris et le pattern (motif) de feuille apportent harmonie et clarté à l’ensemble. Une véritable continuité est établie entre le meuble polyvalent et le reste de la pièce.
A travers cette réalisation, l’agence Kitoko Studio réussi à dépasser notre conception du mobilier et à créer véritablement un meuble habité. Le meuble croit, se déploie, s’épaissit au gré des désirs de son occupant, on pourrait encore imaginer une infinité de fonctions que ce meuble pourrait assurer
C’est justement cette promesse d’une polyvalence aux facettes inattendues qui génère dans une certaine mesure de la frustration. Les fonctions qu’offrent ce placard reste assez basiques dans l’ensemble, ne se hasardant pas à nous faire explorer des dispositifs nouveaux pour le vestiaire par exemple, la bibliothèque ou encore le lit dont on aurait pu imaginer un déploiement plus insolite. Enfin le rapport du meuble à l’extérieur reste assez distant, renforcé par une mise à l’écart des éléments de cuisine.
Ce projet demeure toutefois une proposition intéressante pour un logement de cette surface tant en termes de fonctionnalité que de qualité de réalisation.
Et vous qu’en pensez-vous ?